Sœur Aline Séguin, r.b.p.
Cette religieuse est née un samedi saint, le 3 avril 1920 à Montréal. Elle est la fille d'Albert Séguin et de Florida Boileau, petite fille de Jules et Émelie Séguin du bas de la rivière à Rigaud.
Elle a fait ses études chez les Sœurs de Sainte-Anne à Rigaud et à Montréal. Elle a terminé le cours Lettres et Sciences, grâce à la générosité du curé de la paroisse Saint-Henri à Montréal. Elle aimait surtout les mathématiques et les sciences.
En 1933, son père décède à l'âge de 44 ans, victime de la tuberculose. Elle a treize ans et est 1'ainée de la famille. Elle a 3 sœurs.
Elle a toujours été très active, d'abord guide puis assistante et cheftaine des Jeannettes à 15 ans. À la suite du congrès des 100 mariages jocistes, elle s'occupe de la J.O.C. Sa mère faisait prier ses sœurs, lorsque le soir, elle allait rencontrer certaines filles en difficulté. Elle faisait partie de la chorale paroissiale et d'une chorale mixte. La musique occupait une grande place dans la famille, surtout le chant.
Elle a toujours voulu être religieuse, mais a dû retarder son entrée au couvent pour aider sa mère. Elle a travaillé dans la couture chez Tooke, manufacture de chemises pour hommes; dans ce temps-là, la semaine était de 60 heures.
En 1942, alors que ses sœurs pouvaient travailler à leur tour et aider leur mère, elle peut enfin suivre sa vocation. Elle a pensé aux Sœurs de Sainte-Anne, puis aux Sœurs de la Providence à cause de leur mission auprès des pauvres, des aliénés, des sourds et des malades. Une compagne de travail lui parle du Bon Pasteur, communauté qui s'occupe des délinquantes et des prisonnières, et c'est là qu'elle s'est sentie appelée. En 1946, elle enseigne à la Maison Lorette, débutant avec la classe des moyennes et en 1947, elle se verra confier la classe des grandes de 6e, 7e et 9e années.
Elle prononce ses vœux perpétuels en 1948. L'année suivante, suite à des rayons X positifs, elle suivra une cure de 3 ans. Elle reprend I' enseignement en 1952.
En 1961, obédience pour Saint-Domitille, où elle est éducatrice d'un groupe de jeunes filles en internat depuis quelques années, incapables de continuer leurs études et qu'il faut préparer à faire face à la vie. (Ici je veux ajouter le témoignage d'une collègue qui a travaillé avec notre candidate).
"Ce pavillon scolaire recevait plus de 60 jeunes filles de tous les calibres scolaires et la congrégation ne recevait à peu près pas de subventions ni pour les nourrir, ni pour les loger, ni pour les instruire. De plus ces jeunes, placées par la cour, avaient vécu dès leur tendre jeunesse des drames nombreux : soit la mort d'un des parents, ou des deux, victimes d'incestes, abandonnées, seules et mourant de faim, personne pour leur venir en aide. Dans de tels contextes, on peut comprendre que l'enfant souffre à un tel point qu'elle développe des moyens de défense pour se protéger comme elle peut. Elle devient brutale, sur la défensive, elle déteste l'adulte. Sœur Aline les a aimées de tout son cœur et les jeunes apprenaient avec elle à recevoir cet amour et à y croire.
J'ai trouvé en elle une éducatrice chevronnée, un professeur compétent, mais surtout une femme et une mère de ces jeunes filles qui à son contact reprenaient vie dans leur cœur. Cette personne généreuse partageait leur vie et réussissait avec des moyens rudimentaires et très pauvres à les instruire et à leur donner ce qui leur avait extrêmement manqué pour avoir le goût de vivre et de faire confiance en l'avenir".
Quant à moi, à son contact, j'ai compris qui était la religieuse de Notre-Dame de Charité du Bon Pasteur non par un enseignement mais par une vie donnée avec amour, quelles que soient les conditions de travail, si pauvres soient elles. Merci chère sœur de l'exemple si précieux que tu m'as donné.
Aline avait toujours dit, lorsqu'elle était petite, qu'elle serait missionnaire. Son rêve se réalise en 1963. Elle part pour l'Algérie, où elle travaillera pendant plus de 15 ans. Elle devient supérieure à El Biar en 1975. En juin 1978, elle procède à la fermeture de la maison, le gouvernement local s'occupera désormais des filles délinquantes.
Elle revient au Canada, œuvre de nouveau à Saint-Domitille, puis à Ottawa et enfin à la Maison Provinciale Saint-Jean-Eudes. Elle subit encore l'épreuve de la maladie en 1989-90, mais elle demeure toujours active. Elle agit comme animatrice de groupe à Pierrefonds jusqu'à l'âge de 85 ans. En 2005, elle a fêté 60 ans de vie religieuse. Elle jouit, depuis janvier 2006, d'une retraite bien méritée.
Rita Séguin Olivier #304 Denise Séguin Braden #886 Religieuses de Notre-Dame de Charité du Bon Pasteur Campus de Pierrefonds, Suzanne Lafleche, rbp
Arbre généalogique d’une Séguin Sœur Aline Séguin, r.b.p.
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